Quelle bonne idée d'organiser un marathon au mois de janvier, il y en a si peu. La température devrait être idéale, 12 à 15° annoncés alors que la météo annonce de la neige jusqu'en plaine en France !

2 mois après mon dernier en Beaujolais et 2 mois avant le prochain à Marseille, je ne sais pas si ce marathon est le dernier de 2011 ou le 1er de 2012 ! en tous cas c'est mon 80ème et ça c'est déjà "chouette" !

Ma forme du moment est plutôt bonne à priori, j'ai pu m'entraîner normalement en ce doux mois de janvier. Mais pas fait du tout de fractionné et bien sûr, je n'ai plus du tout l'allure compétition... alors je crois qu'un 3h15' me satisferait déjà bien.

D'après le site http://www.marathon-marrakech.com/course.html le parcours est plat et rapide malgré quelques faux plats dans la palmeraie. L'engagement est à 60euros (pour les étrangers) quand même (!). Départ à 9h. alors qu'un semi sera parti 30min avant.

En 2011, vainqueur : l'éthiopien Girma Beyene GEZAHN en 2h10' 22'' ; 35 athlètes sous les 2h30' ; le 100ème coureur est le 2ème V2 en 3h09' 12'' derière le 1er V2 en 2h35min ! 681 classés dont 193 en VH2 (pas de catégorie H55). Vainqueur femme en 2h37' (Ethiopie), 12 sous les 3h. 126 classées.

Départ de Saint-Exupéry vers 14h en ce samedi 28 janvier sous un joli soleil mais en montant dans l'avion (Easyjet) c'est un mini orage de grêle qui nous surprend !

Environ 3h de vol et nous voilà dans l'aéroport de Marrakech-Ménara. Et les 3h ont duré 2h ! 17h30 pour nous mais 16h30 ici. Comme prévu il fait bien plus chaud sous l'immense avancée de toit à la sortie de l'aéroport. Bus pour centre ville s'il vous plait ? cela nous coûtera 50 Dirhams AR par personne ; sachant que 100 DH valent environ 9 euros. Sachez que vous pouvez très bien aller au centre ville à pied puisqu'il n'y a que 3 à 4 km en passant par les jardins de Ménara, déjà un site incontournable, et vous êtes dans le quartier de "l'hivernage" où sont regroupés tous les hôtels plus ou moins luxueux.

Le bus nous emmène à la place du 16 novembre en traversant de nombreux carrefours en pleine ville. Je récupére mon dossard N° 1659 sur le stand "Escapades" (basé à Orléans) co-organisateur de ce marathon. On nous donne un maillot.

Déjà depuis le bus, nous voyons l'énorme foule de piétons, charrettes, carrosses, mobylettes, motos, camions et voitures s'entrecroiser on ne sait comment ! il y en a dans tous les sens ! les policiers sifflent sans arrêt, les voitures "klaxonnent" sans arrêt ! On voit un gamin de 10 ans accroché derrière un camion qui saute en marche après avoir profité de ce genre de transport pendant 2 ou 3 km ! ... pour gagner du temps bien sûr... Les motards n'ont pas de casque, encore moins les "mobylettes".

Il y a des affiches un peu partout dans la ville qui nous rappellent que ce marathon est le championnat du Maroc et est qualificatif pour les JO de Londres. Autant dire que le niveau ici, est très relevé.

On décide d'aller à l'hôtel à pied depuis la place. Les noms des rues n'étant pas marquées au coin des immeubles, on se trompe et on va parcourir 3 à 4 km ! Spontanément les gens d'ici nous renseignent avec gentillesse.

Dimanche matin à 6h, le muzzin se fait entendre mais je suis déjà réveillé. Petit-déjeuner très classique, beurre confiture café, et j'emmène un bout de gâteau. Il me sera utile car ici, pas ou très peu de ravitaillement. Juste des mandarines et ... de l'eau. Ah si, autre chose. Vers le 35km on me tend un petit sachet de fruit sec.

Je discute avec plusieurs français sur la ligne de départ dont 2 qui courent la distance pour la première fois.

C'est parti ! on annonce 1200/1300 partants. C'est vague. Les rues sont très larges, on n'est pas gêné. J'ai prévu de passer en 1h35' au semi. Donc j'adopte un rythme tranquille à 4'30'' au km. Je discute avec des compagnons de route. Il fait frais, à peine 10° à cette heure. Un petit tour en ville avant d'attaquer des grandes lignes droites, plutôt monotones. Je passe au 10ème km en 45'20" puis au 15ème en 1h 08'. Tout va bien.

Vers le 8ème km, un copain de route Pierre de Rennes "roule" à la même allure que moi puis Carole, qui a pris la roue, se joint à nous. On discute de courses évidemment, du marathon du Mont-Blanc entre autres.

Il n'y a pas de vent ou très peu. C'est tout plat mais la route assez bien goudronnée est souvent en fort dévers, je n'aime pas ça. Je change de côté, je roule sur le bord en terre quelquefois.

Les 3 compagnons vont ainsi aller à un rythme très régulier jusqu'au semi marathon après 1h 35min et 30sec. Comme prévu, je suis content.

Mais nous allons nous séparer. Je suis vraiment bien, le moteur est chaud ! alors j'accélère. Et Pierre et Carole ne peuvent suivre, c'est dommage. Je leur dit de regarder mon site. Salut les amis, à une autre fois peut-être.

Je vais enchaîner les km en 4min 20 puis 25, 15, 17.... malgré les embouteillages à quelques carrefours où tout le monde essaie de forcer le passage aussi bien les mobylettes, voitures ou charrettes tirées par ânes ou chevaux ! je gueule, il n'y a pas d'autres mots pour le dire pour pouvoir passer sans être arrêté !

Vers le 25ème km, il y a aussi beaucoup de "pétrolettes" et voitures (très) polluantes qui rasent les coureurs, c'est franchement désagréable. Je pense que la route est bloquée mais certains passent quand même. Néanmoins, je peux dire que cela ne m'a pas fait perdre du temps.

Je perds par contre du temps pour relacer mon lacet trois fois de suite. D'abord dessérré puis trop serré... Passage dans la palmeraie avec chameaux attendant le client.

Le 30ème km arrive et je l'avale en 4'20''. A ce moment là, je suis certain de courir le 2ème semi plus vite que le premier. Négative-split dit-on ?

Mais c'est entre le 33 et le 34 que la machine commence à fatiguer. Je passe de 4' 28'' à 4'35'' puis 4'43'' et les derniers km vont être durs. Alors, je perds peu à peu l'espoir d'être sous les 3h10' mais avec l'habitude, je garde le moral et au courage je maintiens un "petit" 12,5/h. La dernière ligne droite est longue, très longue.

Je garde le moral aussi parce que, en fait, personne ne m'a jamais doublé durant tout le 2ème semi et pas non plus lorsque je ne suis plus qu'à 4'50 au kilo entre le 38 et 41 !

Un dernier virage à gauche et c'est presque la fin... mais où est-elle cette ligne d'arrivée ?!? il y a 3 ou 4 structures gonflables à 30m les unes des autres... tout au bout me dit-on, je sprinte donc jusqu'à la derniere et atteint 174 bpm. (155 de moyenne)

3h12'30'' en temps réel, 117ème sur 652 classés dont 95 femmes. (Assez surprenant en effet le décalage entre coureurs annoncés et arrivants classés)

Non, je ne dois pas être mécontent même si j'ai un peu coincé à la fin. Car avoir maintenu (tout seul) un rythme de 4'23'' de moyenne du 20 au 33 km ça fait plaisir. Et puis mon objectif est atteint.

Chaque coureur à droit à un superbe maillot et une médaille aux arrivants.

Je vais me doucher à l'hôtel à 500m de l'arrivée puis nous reprenons la valise et cherchons le bus pour l'aéroport. 1 heure avant le départ du vol, nous avons le temps de profiter du beau soleil sous l'énorme auvent. Il fait maintenant 30 degrés !!! Enorme différence entre le jour et la nuit (pas loin de zéro).

Nous allons avoir droit à un superbe coucher de soleil depuis l'avion de la RAM (Royal Air Maroc). 20h : Lyon : il fait 2 degrés !

Maintenant ça va être très long d'attendre Marseille dans 2 mois !

Au plaisr d'avoir des nouvelles de ceux qui me lisent. Sportez-vous bien, signé Rodger's.