Marathon de la côte d'azur, Nice-Cannes, le 8 novembre 2009 :Dans mon dernier CR du marathon de Loriol il y a deux semaines, j’écrivais que j’ai couru le 1er semi en moins de 1h30 pour me préparer à Nice-Cannes.

Plus de 14km/h pendant 21 km, c’est bien mais au départ de Nice ce matin, c’est pendant 3 heures qu’il faudra les tenir ? Possible ou pas possible ?

Pendant ces deux semaines, je n’ai couru que deux fois, 18 et 15 km tranquillement. Pas de fractionné, ni même de résistance douce. Je sais que mon volume d’entraînement est largement suffisant, il me faut « faire du jus » comme on dit dans notre jargon. C’est pourquoi ce samedi 7 novembre, je me sens bien, décontracté, assez confiant sur mon physique du moment. N’empêche qu’un nouveau marathon, c’est toujours une nouvelle aventure qui commence avec toutes ses inconnues. En tous cas, un marathon avec environ 10000 partants, ça me change de l’habitude. Je ne vais pas courir seul cette fois.

Le village marathon est impressionnant d’envergure sur la place Masséna. Nous sommes filtré à l’entrée. Les coureurs d’un côté, les accompagnateurs de l’autre, on se retrouve 30 m. plus loin. Cette obligation m’agace beaucoup, comme si les accompagnateurs allaient perturber le bon fonctionnement de la remise des dossards et de la puce !!! Je reste courtois néanmoins.

Départ à 8h sur les deux voies de la promenade des Anglais…évidemment. A voir tous ces coureurs de partout à l’échauffement en bord de mer, je sens bien que je vis un grand moment de ma modeste carrière de sportif. Le temps est idéal. Légèrement frais, environ 8°, pas de vent mais un fort taux d’humidité. Nous aurons un ciel couvert, pas de soleil. Je prends les gants. J’ai visionné le parcours plusieurs fois sur l’excellent site Internet où l’on peut survoler celui-ci fictivement en hélicoptère. Deux côtes au 23ème et surtout au 29ème sont à craindre. Il est écrit 173 mètres de D+ total, je me demande (même après l’arrivée) si ce chiffre n’est pas surestimé ?

Je déclenche mon chrono exactement sur la ligne de départ et il me dira le temps à chaque km. Comme prévu, la grande largeur de la route nous évite les bousculades et je ne perds pas une sec. aux premiers km. Au 5ème je rejoins le ballon des 3h. et je le tiens assez facilement jusqu’au 15ème. Comme prévu, il y a beaucoup de coureurs juste derrière ce ballon et je décide de passer devant. 21 min au 5ème, 42 au 10ème, 1h 03’ au 15ème, et je passe au semi en 1h 28’ 58’’. Tout va bien. C’est plus clairsemé devant le ballon des 3h. et vers le 28/30ème km je dois avoir 300 à 400 m. d’avance sur lui. Je trouve des compagnons de course pour échanger quelques mots dont un gars de … Saint-Malo (avion) ! il faut dire que les organisateurs annoncent que 97 départements français sont représentés et pas moins de 40 nations sont au départ !

Je suis bien et continue à « rouler » à 4’ 12’’ au km à + ou - 2sec. Comme prévu, il y a toujours un groupe d’une dizaine à 10/20 mètres devant pour m’attirer. La côte vers le 29ème est un peu longue mais je l’avais bien « en tête », je monte sans (trop) tirer sur la « mécanique », je me décontracte et dans la descente qui suit, je cours le km en 3’ 50’’.

La fin de course est palpitante. Je prends d’abord un coup de stress lorsque j’entends le « troupeau » des 3h revenir sur moi et me doubler au 35ème. A ce moment de la course, je n’ai plus aucune autre solution que d’attraper le train en marche quitte à m’arracher les tripes si je veux faire « péter » cette foutue barrière des 3 heures ! Je tiens donc en accélérant ma foulée, je tiens…500m… 1 km, allez « tu tiens, tu tiens, encore 100m, encore 200m…. ». j’ai tenu jusqu’au 37ème où je prends la sage décision de ne pas m’entêter à tous prix à tenir. Je perds 10, 20, 30 mètres. Au 38ème, j’ai à peine 100 m. de retard, pas grand chose finalement… Au 39ème je regarde ma montre et celle-ci me donne une très bonne nouvelle : 2h 45’ ! Nom d’un chien ! 15 min pour finir ! c’est bon, c’est bon !!! Mais attention pas d’euphorie tout de suite, y’a encore du chemin à parcourir. J’essaie donc de garder une foulée souple et efficace, ce doit être le cas car j’en double encore pas mal. L’arrivée dans un couloir de spectateurs sur les 300 derniers mètres est magique. Je double à 17 km/h un groupe de coureurs pour ne pas être gêné avant d’entrer dans le couloir d’un seul mètre de large. Le tapis rouge est en vue et j’ai envie de pleurer de joie. 2h 59’ 22’’ annonce le chrono mais il faut enlever les 15 sec perdue au départ. Temps réel : 2h 59’07’’ ! Magique ! (Le ballon des 3h est arrivé en 2h 58’ et quelques sec.)

 

Quelques chiffres personnels : fréq. cardiaque moyenne 160, 3142 kcal perdues, 4’13’’ au km en moyenne. Fréquence et vitesse maxi à l’arrivée : 176 bpm et presque 17.5 km/h.

Le classement me place en 290ème (en temps réel) sur environ 10 300 partants annoncés et 14ème sur 1560 arrivants dans ma catégorie V2. Savoir qu’il y a 10 000, je dis bien dix mille coureurs derrière moi…. Ça fait drôle ?!

Bravo pour l’organisation impeccable, à conseiller bien sûr. Bon « petit » resto ensuite avec madame puis visite de Cannes avant de reprendre le TGV pour Valence à 18h.

Désormais vous pourrez dire qu’on peut faire son meilleur temps de l’année sur le 16ème marathon de l’année. Bravo à tous les arrivants. Bien sportivement à toutes et tous.

2h59'07" : le rêve !

Etre de nouveau sous les 3 h. à plus de 53 ans, ça fait plaisir, non ?!

 

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