Bien le bonjour à tous. Un petit mot avant d'attaquer mon 10ème de l'année. Pas couru le WE dernier, je devrais donc être reposé au départ de Dorlisheim dimanche 3 juin dès 8 heures. Mais mon dernier entraînement de 21 km mercredi a été pénible. Je forçais anormalement pour courir à 11 km/h !? n'était-ce que la grosse chaleur ? Je ne sais pas mais je commence à me remotiver en pensant à la ligne de départ. Une fois parti, ça ira je pense, et puis il ne fera pas très chaud à cette heure matinale. J'espère (bien sûr) moins de 3h15min même si le profil ci-dessus annonce 250 D+ (bien moins que Luxembourg). En théorie je devrais aller assez vite soit presque 14km/h du 5ème au 17ème avant d'attaquer la grosse côte et après un départ "prudent". Le semi en 1h33 environ, je m'en contenterai tout à fait. Après ???

en 2011 : 620 arrivants ; le 1er en 2h41' - le 3ème V2 31ème en 3h10' 09''. A bientôt.

Aujourd'hui je n'ai pas vraiment de stratégie de course mais vu le tracé je me fixe comme objectif de ne pas trop rester sur la réserve au début pour passer en 1h33' au semi. Ce marathon est inconnu pour moi mais le profil annonce la couleur. J'ai bien noté que les 2 grosses côtes sont au 17ième et 27ième km... "on" verra bien...

Départ à 8h sans aucune gêne ; autour de 4'30'' au kilo, RAS. En légère montée jusqu'au 5ème km que je passe en 23 minutes. Du 5 au 10, ça roule déjà plus vite et je vais boucler ce tronçon en 21 min. (4'14'' de moy. au kilo !) Donc 44 min pour les 10 premiers, tout va bien. Au 10ième on passe dans Molsheim, tout près de la ligne d'arrivée, sur un pont en bois et le long du ruisseau, photo ci-dessus. Cadre idéal pour courir ; traversée de grandes routes puis on part en pleine campagne. Du 10 au 15, ce sera encore plus de 14km/h (21'30''). Je ne me pose pas de question, tout va très bien physiquement, alors je "roule" sans m'occuper des côtes qui m'attendent ni même des gars devant ou derrière. C'est d'ailleurs de plus en plus clairsemé. Un gars tous les 3/400 mètres environ.

La première grosse montée arrive donc au 17ème km, chemins caillouteux et herbeux dans les vignes. Le choix de trajectoire est difficile : soit au milieu du chemin sur l'herbe avec le risque de poser le pied sur une pierre cachée avec pour conséquence possible une "belle" entorse ou "rouler" dans les roues des tracteurs avec un sol en V aussi pénible, voire dangereux. Je fais ce que je peux, càd que je cours tout le temps mais pas vite ; si bien qu'un groupe de 5 gars me rattrape au sommet de cette bosse de presque 4 km. Pas d'affolement, je reprends facilement dans la descente le "trou" de 20/30 m. de retard. Je les redouble juste avant la ligne du semi-marathon que je coupe en 1h34min et quelques secondes. Un peu plus que prévu. J'ai "perdu" beaucoup de temps dans la côte... n'est-ce pas volontaire ? La suite prouvera que j'avais raison.

Je me "paie", en descente, le 22ème km en 3'52'' et là plus personne derrière. Puis on revient sur du plat et je reprends mon rythme de 4'30'' au kilo. Je suis content de passer le 27ème km sur un joli pont en bois en 2h00'. La montée qui suit va me calmer sérieusement ! ça devient dur-dur ! je monte quand même sans marcher la pente d'un km, à sûrement pas loin de 10%.

Les premiers du semi vont me doubler quelques km plus loin puis ce sera des centaines déjà bien dispersés. Mais aucune gêne, les rues sont larges. C'est plutôt une aide psychologique et je commence à en avoir bien besoin surtout après le 30ème km que je passe après 2h15min de course. Les jambes qui commencent à donner de sérieux signes de fatigue me laissent pessimiste pour la suite... Je vais tenir les 5min au kilo du 30 au 35 quand même, malgré la nouvelle montée de presque 2km après le 31ème. Du 35 au 40, ce sera à peine 12 à l'heure bien que ce soit tout plat maintenant. Beaucoup me doublent mais je ne sais pas si ce ne sont que des "semis" ? La musique avec fumigène du 39ème km m'aide à me dire que l'arrivée n'est pas loin.

J'accuse la chaleur humide (en plus du dénivelé sur les pierres et cailloux) pour ces 12 derniers km en plus d'une heure ! Je rentre dans Molsheim et c'est de nouveau pour moi une grande joie de franchir pour la 10ème fois de l'année la ligne dite mythique. D'ailleurs je trouverai quand même quelques forces pour faire le pître sur le tapis rouge, je balance de haut en bas les bras tendus et je tape dans les mains des spectateurs. Mais je ne suis pas content de moi car ce sera plus de 3h15' finalement : 3h16'02'' en temps réel. On me remet la médialle et un verre pour ne pas oublier le "MVA".

Le classement que je découvre après la douche va me faire changer d'avis ! Non seulement je suis 26ème au général et j'en suis très surpris, mais je m'aperçois que seulement 2 coureurs m'ont doublé au cours du 2ème semi alors que j'avais l'impression de ne plus avancer du tout ! Seulement 9 coureurs sous les 3h, cela est un signe réel de la difficulté du parcours. Plus tard, je croise Gilbert alias "Jésus" à son arrivée, il me dit qu'il n'avait plus de forces, qu'il a mis 1 heure de plus que d'habitude... près de 5 heures !

Après ce 10ème marathon finalement pas mal réussi, il est temps pour moi de faire un premier bilan de ce "challenge" 2012.

Au delà des quelques marathons d'été qui arrivent, je ne peux qu'espérer que l'automne soit aussi bénéfique pour moi. Sur le plan touristique comme sportif. Pour ce dernier, qu'en dire ? Oui j'enchaîne les marathons sans problèmes d'un WE à l'autre, sans doute que ce n'est pas donné à tout le monde mais je n'en tire aucun orgueil quelconque. J'ai la chance de pouvoir le faire grâce à mes antécédants sportifs. Néanmoins il est certain que je gère de mieux en mieux la distance, que je ne suis jamais "dans le rouge", que j'ai appris à ralentir judicieusement, que je me prépare de mieux en mieux (boissons, étirements, récup.), que je n'oublie plus rien le jour J. La conséquence est que je suis toujours, à quelques minutes près dans les mêmes chronos, c'est évidemment une satisfaction mais pas une surprise pour moi. Je crois même pouvoir ajouter qu'il en sera de même encore quelques années. La plus belle surprise de ce printemps restera la victoire dans ma catégorie à Luxembourg et seul français dans les vingt premiers ! et mon grand objectif reste plus que jamais d'arriver à mon centième marathon avant la fin de l'année.

Sur le plan touristique, quel bonheur de découvrir Marrakech, Anvers, la ville de Luxembourg et Molsheim. Quel bonheur de redécouvrir Marseille, Cheverny, Genève, Crest, Arles et Annecy envahis par des milliers de coureurs et leurs familles. Et puis le bonheur pour moi de faire partager mes émotions par commentaires et photos via internet. J'ai l'impression que cela intéresse pas mal de monde. Un grand plaisir de rencontrer des gens aussi sympathiques que dynamiques... des gens sérieux qui ne se prennent pas au sérieux comme j'aime à le dire. Salut les filles et les gars à bientôt pour le prochain marathon... et pourquoi pas déguisé ???