Marathon-maratrail de CREST, 13 mai 2012 . Une belle balade en montagne en perspective...

Vendredi matin, tout va bien, plus aucunes traces dans les jambes du marathon suisse. 9km hier matin à 10km/h ; plus psychologique que physique.

Crest, à 80km de la maison, pas besoin de prendre un hôtel la veille, ça c'est inhabituel et confortable. Marathon ou plutôt maratrail particulier. Ici pas question de faire monter le cardio, c'est de l'endurance pure et dure même si l'on est loin des difficultés du marathon du Mont-Blanc. Et c'est ce que je préfère vous le savez. Je vais trottiner mon train (de sénateur) et prendre des photos bien plus souvent ici qu'à Arles. De sentiers en chemins, de pierres en cailloux, de petites descentes en montées raides, je vais me régaler... Avec ses 1050 de D+, je ne me hasarderai pas, cette fois, à vous dire à quelle heure et minutes je passerai au semi. Encore moins à l'arrivée qui devrait être en plus de 4 heures.

Cela dit, il n'est pas impossible que ça se passe comme à Arles pour moi. A savoir qu'une fois le moteur (bien) chaud après 25/30 km en "cool-attitude", je peux éventuellement aller assez vite lorsque les autres flanchent un peu ou... beaucoup !

Et il faut dire que j'ai, ici, une revanche à prendre puisqu'en 2009 les spectateurs m'avaient fait tromper de chemin à 8 km de l'arrivée (donc non classé après... 46km !). J'espère que cette fois... à dimanche soir.

Rien ne s'est passé comme j'avais prévu mais au final, j'ai de quoi être (très) satisfait... 4h05'57'', 7ème au général et 1er V2*

D'abord le temps était prévu beau avec un peu de vent ; j'arrive à 7h à Crest et ce sont des gros nuages noirs menaçants. J'avais prévu un peu de vent et c'est beaucoup de vent du nord froid. J'opte néanmoins pour le maillot manches courtes mais avec des gants pour ne pas avoir froid aux doigts. Je prends la ceinture-gourde avec pâtes de fruit comme d'hab.

J'avais prévu une première partie cool mais ça monte déjà dès le 2ème km. J'avais prévu de prendre des photos mais je ne pourrai pas. Le chemin ou sentier est très "casse-gueule" et les yeux sont déjà rivés sur le sol après 2 km de route. Et puis il y a une dizaine de gars devant moi à 20/30m. Je ne veux pas les perdre. Le fait d'avoir qqun devant est un avantage, pour mieux appréhender (préparer, ne pas louper) les changements de direction. Donc, tant pis pour les photos, je ne veux pas qu'ils me lâchent. Je rattrape d'abord 2 gars. Je leur raconte que c'est mon 8ème d'affilé ; "et jamais de blessure ?" me dit l'un d'eux. Le gars me tend la main "il faut que je te touche pour que ça me porte chance !" Sympa ! j'espère que son voeux sera exaucé ! Ils s'arrêtent au ravito au 10ème km, je file et je ne les reverrai pas. Il y a donc déjà des montées (pas longues) que je grimpe en marchant le plus souvent. Plus raide par contre du 9 au 11, le groupe de devant commence à "partir en miettes" et dès le 14ème km que je passe en 1h14', je me retrouve seul ou presque. Il y en a encore devant mais plus loin. Alors j'hésite : faut-il aller les chercher tout de suite ou "t'affoles pas, y'a encore le temps ?" - Je trouve la réponse dans mes sensations physiques.

Elles me disent "vas-y fonce !" le terrain à ce moment là est fait de sentier monotrace, en forêt visible presque de loin càd de 10 à 20 mètres d'avance. Je suis content de rattraper le 1er après env.1 km, j'attends le moment propice pour doubler sans risques... puis un autre à 2/300 mètres... même scénario. Je suis bien, je sens des jambes costaudes et la fréquence cardiaque dépasse rarement les 150. Je ne saurai pas en quel chrono je suis passé au semi mais dès celui-ci je sais que je suis dans les 10 premiers. Alors maintenant je ne vois plus personne devant après avoir doublé 2 gars au 21ème km, là où les choses sérieuses commencent. En effet la 1ère grosse côte est là. Je monte en marchant mains sur les genoux en évitant bien sûr, au maximum, les pierres instables. Au 25ème, au sommet, plus personne, ni devant, ni derrière. La descente est catastrophique point de vue du sol ! que des pierres qui roulent, basculent si l'on court dessus. Là où je voudrais être à 16km/h je suis à 10/11. Mais j'arrive "entier" au bas. Traversée de Cobonne, joli petit hameau, puis enfin un peu de goudron où j'allonge vraiment. Je gère relativement tranquillement la 2ème grosse montée en sentier boisé, bien agréable.

Au moment où j'arrive au sommet, un gars me rejoint ; c'est Bruno, un jeune grenoblois. Je reprends de l'avance sur lui en descente... On va être l'un devant, l'autre derrière à tour de rôle jusqu'à l'arrivée.

Au 32ème km, les semi-marathoniens nous rejoignent. A ce moment là, je ne sais plus donc qui court le marathon ou non, c'est dommage. Au moins une fois sur 2/3km, on a eu une belle descente sur chemin large et pas trop pierreux. J'avance vite et certains du semi ne peuvent pas me suivre.

Au bout de ce chemin : barrière, rubalise, on nous oblige à nous mettre complètement à gauche... tout est barré !? Qu'est-ce qui arrive ? y'a un problème ? oui y'a un problème ! je découvre la suite : un sentier hyper raide tout à gauche, on monte à 4 pieds (avec les mains). On est au 35ème.On va attaquer le final. Un final extraordinaire ! un sentier en crête à "vous couper le souffle" comme on dit. Je découvre la plaine à ma droite au fond, là-bas, mais pas le temps de bien regarder, mes yeux sont rivés sur un sol qui va devenir de plus en plus "casse-gueule".

Des pierres et des pierres avec des racines puis des racines et puis de l'herbe haute parfois pour cacher tout ça ! je saute avec le plus de souplesse possible, pas le droit à l'erreur. Il faut absolument décider au centième de seconde où l'on va poser le pied. Quand ça descend sur ce même sentier, des gars plus gonflés que moi arrivent derrière et veulent me doubler. J'essaie d'aller vite mais je ne suis pas du tout prêt à prendre tous les risques pour gagner quelques secondes. Je laisse passer ; tiens mon copain Bruno. Avant d'attaquer la tour de Crest (dessin sur maillot ci-à gauche), une descente en chemin large, je redouble Bruno. Puis de nouveau un sentier "catastrophique", même scénario pendant 1 km environ.

La tour passée, la descente sur la ville sera toute en escaliers et là aussi il faudra faire très attention. Au bas des escaliers, il reste 400m, ce sera insuffisant pour "repiquer" le jeune Bruno ; c'est dommage je me serais bien fait plaisir sur 1 ou 2 km à plat à 16 km/k...

Grands mercis à Jack Peyrard et toute son équipe et tous les bénévoles. Merci pour le repas d'après course gratuit où je discute avec Bruno et des gens de Chaumont qui sont venus en car complet. Merci aussi pour les très nombreuses récompenses sur toutes les courses (photo podium V2 ci-dessus).

Mon GPS me dira 42,610km avec une fréquence moyenne de 147 seulement. Je suis 7ème au général et (faux*) 1er V2 car le 1er est sur le podium (3ème et pas de cumul) - Une belle coupe et un sac New-balance très rempli de boisson énergétique, oligo-élément et... clairette de Die... évidemment.

Après ce gros entraînement de fond, je pense que je serai (très) bien au Luxembourg samedi soir prochain. Ce lundi soir, j'ai très peu mal aux jambes et chevilles. Tout s'est donc bien passé grâce à ma prudence et/ou mon agilité. Ceux qui veulent venir courir à Crest en 2013 sont avertis : vous serez très bien reçus mais attention à vos chevilles !

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