2014, marathon-trail de l'Hortus et du Pic St-Loup dans l'Hérault, 42km, 2000D+

 

 

mon ambition ? sera uniquement de finir sans douleur quelconque, donc Prudence sera bien le maître-mot avant de revenir peut-être une autre fois pour aller plus vite (en connaissant le parcours)

Une vraie découverte en tous cas de ces sentiers perdus que j'adore (à condition de ne pas me perdre !)

Que des pierres instables, des creux, des bosses... un sol catastrophique pour les chevilles jusqu'au dernier km ! Mais je m'en tire très bien, sans problème physique, en 5h09" ! 23ème sur env 320 partants et 3ème V2

1er semi ?

En récupérant mon dossard en ce bel après-midi du joli mois de mai, je sais que je prends des risques pour mes chevilles, voire épaules et tête en cas de chûte sur ces sentiers pierreux, caillouteux, piègeux ! Je ne connais pas le parcours mais je sais bien que je suis dans "La montagne de l’Hortus (512 m) est située sur la commune de Valflaunès (Hérault), à environ 20 km au nord de Montpellier, tout près du pic Saint-Loup auquel elle fait face. Elle est constituée par la fracture du plateau de Pompignan. Son impressionnante et très esthétique falaise de calcaire blanc, haute de plus de cent mètres et large de plus de un kilomètre, est visible depuis toute la région de Montpellier. Elle héberge quelques couples de rapaces. Avec son voisin le pic Saint-Loup, l'Hortus constitue une des principales destinations de balades des Montpelliérains. La montagne de l'Hortus constitue le rebord méridional d'un petit causse (plateau calcaire) englobant les communes suivantes : Le Rouet, Claret et Notre-Dame-de-Londres" (source : wikipédia)

... et ses sentiers, chemins, pistes très nombreux. Je prends des risques que je vais essayer de réduire au maximum... Bus (env. 20min) pour aller au départ en laissant notre voiture à l'arrivée. Je "papote" avec un couple assis à côté de moi.

Je discute aussi avec un certain "Runnindoun" ami du groupe CLM* que je ne m'attendais pas à voir ici. Il vient aussi pour la 1ere fois et nous allons découvrir au fil des km le parcours... et QUEL parcours !!! (*http://courirlemonde.org)

 

Aucune surprise, ça monte au bout des 500m de traversé du petit village de Claret. De suite, je sors l'appareil photo (ci à gauche) tandis que le peloton s'étire déjà. Il faut dire que ce maratrail peut se courir aussi en relais à 2. J'aurai loccasion à l'arrivée de discuter avec les très sympathiques vainqueur du relais mixte, bravo à Lucie et Michael. On annonce environ 340 partants en solo (280 arrivants). Je trottine et marche déjà quelques mètres dès que ça monte un peu raide. J'ai noté que la 1ere pointe arrive au bout de 4,5km. Le chemin est devenu sentier escarpé et la 1ere descente fini au 8ème km. Au bout d'une heure de cette aventure tranquille pour l'instant, j'en suis à 9,4 km. Un tantinet déçu de ne même pas être à 10km/h, mais ceci n'est qu'un échauffement me dis-je. Je suis des coureurs avec l'esprit occupé à ne pas me faire distancer. Erreur ! Fort heureusement un autre derrière moi gu.... "c'est à droite les gars, vous vous trompez !" Mille mercis l'ami à l'accent du sud-ouest, ça c'est vraiment de la fraternité dans le sport. Bravo à toi.

Du 10 au 15, c'est une partie plus roulante, ce sera mon tronçon le plus rapide en 26' 15", mais avec une nouvelle petite frayeur ! En descendant, dans un virage large bien en dévers, pied droit sur une pierre et léger tiraillement d'un tendon... Je sens de suite que ce n'est pas grave mais attention, attention !

3ème petit sommet au 17ème km puis le semi arrive après une partie en légère descente mais sur sentier plutôt difficile : 2h et 13min au km 21. Valfaunès nous accueille : on fait un aller retour sur 1km avec ravitaillement au bout. J'allonge bien dans la descente en herbe qui suit. Je suis tout seul à ce moment.

 

Mais allons de suite au 27ème km ! Un des points épique de ce trail où celle et celui qui a peur du vide ne doit surtout pas venir "traîner" ses pieds à un mètre de la falaise de l'Hortus, photo ci-contre. Traîner est bien le bon mot car là aussi il faut lever les pieds pour ne pas glisser-rouler sur des petits cailloux. Pas de panique cependant, la partie près de la falaise de dure pas et l'on rentre de nouveau dans la garrigue avec ses résineux qui m'ont griffé les deux bras et la tête ! Quelques centaines de mètres plus loin, le passage "infernal" ! Via ferrata sur 2 fois 5/6 m. on descend dans le vide ! Heureusement il y a 2 cordes pour s'accrocher le temps de réfléchir où poser le bout du pied sur un morceau de rocher un peu moins vertical que les autres ! Et 2 gars qui nous assurent et rassurent en bas. Je les remercie beaucoup et continue sans perdre de temps jusqu'à la prochaine surprise. Un ébouli de 500m où l'on ne tient que difficilement debout. La photo ci-dessous ne représente que très mal la pente. Un gars avec chaussures de marche en montagne me double sans hésiter. Avec mes baskets non prévu pour du trail, j'assure la descente prudemment jusqu'au bout. Je retrouve un vrai bon chemin enfin. Les drayes (sentier des chèvres) reprennent leurs droits et me voilà de nouveau griffé en voulant accélérer un petit peu car parfois on ne voit pas un mètre à l'avance où l'on peut, où l'on doit passer ! Je me heurte même la hanche en prenant un arbuste costaud (pas haut) pour un vulgaire buis.

Alors que j'arrive au 32ème km et que le "plus que 10 bornes" me laisse plein d'espoir d'en finir peut-être en 1h, hypothèse sans doute optimiste mais "on" peut bien rêver un peu ! Un miracle est devant moi !!! un sentier plat avec du sable et de la belle herbe sur au moins 3/400 mètres ! (photo ci en bas à droite). Je m'arrête pour prendre la photo et lève le nez à droite, une immense falaise me défie : LE pic Saint-Loup. La dernière montée !

 
0/5km
5/10
10/15
15/20
20/25
25/30
30/35
35/40
40/43,80
33'30"
35'12"
26'15"
33'35"

30'20"

45'00"
41'00"
42'00
24'00
Semi en 2h 13min soit 42 min de plus au 2ème semi
 
 

Une montée interminable sans personne devant ni derrière ; juste un photographe assis sur un rocher qui attend patiemment de nous capturer, de nous immortaliser. On grimpe tantôt trottinant, tantôt en marchant. Marche rapide quelquefois mais plus souvent marche penché en avant les mains sur les cuisses. Il va me falloir presque 1h pour parcourir 7 km y compris 2 mini-descentes sous une chaleur de 20 à 25°, heureusement un petit vent nous rafraîchit un peu ! La descente mais où est donc la descente finale, je veux que ça descende !!? Elle arrive enfin pour assouvir mon rêve de courir vraiment, allonger mes grandes jambes.

Durant plus de 2 km de cette descente infernale, impossible de courir sans prendre trop de risque ! De nouveau que des grosses pierres fermemant ancrées dans le sol ou d'autres qui ne tiennent pas du tout. Ou quelquefois des "marches" d'un mètre. Malgré tout je garde le moral car la fin est proche et, pour l'instant, aucun bobo(s) alors vigilance et prudence resteront avec moi jusqu'au bout, tant pis si je me fais doubler. Mon GPS indique plus de 43km et je ne vois toujours pas l'arrivée lorsque je retrouve enfin du bon goudron. On vous mettra bien une petite grimpette pour finir semble me narguer la route sur laquelle je rentre dans Saint-Mathieu de Tréviers... Encore 2 ou 3 virages et c'est la délivrance après 5 heures et 9 minutes. Très grande joie d'en terminer avec mes chevilles, genoux, bras et têtes sans bobos sauf quelques égratignures sans importance. Il faut bien dire que mon expérience assez grande de la montagne en général m'a beaucoup servi en accord parfait avec mon endurance actuelle et avec ma souplesse en sautant de pierres en pierres avec une très grande rapidité pour savoir où poser le pied !

 

 
 

Avant que j'aille boire et reboire le commentateur m'annonce 3ème V2 et d'attendre les podiums vers 16h. Je tape dans la main de mon ami Philippe Lory, un des organisateurs qui a couru les 73km la veille.

En résumé ? je m'en tire très bien en étant resté "globalement" prudent jusqu'au bout mais sur ce genre de circuit où il faut avoir une confiance totale en soi, la prudence ne suffit pas toujours. Il faut aussi bien se connaître et avoir "une bonne étoile" avec soi !

 

Positif : le circuit bien balisé / un maratrail pur et dur càd pour moi plus dur que le Mont-Blanc (positif pour ceux qui aiment) : une organisation sans faille de passionnés (qui prennent à mon avis de gros risques d'accident grave)

à améliorer : mieux avertir des difficultés sur le site / quasiment 44km sur mon GPS / douches froides à l'arrivée /

 

PS : je suis passé de 44ème au semi à 23ème à l'arrivée.

 
De nombreuses photos : https://www.flickr.com/photos/courirlemonde/sets/72157644738329044/
et le classements complet sur : http://www.planete-marathon.fr/Index.php

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