Marathon de MILLAU, 27 septembre 2014, 18 ans après mes 9h17' aux 100 km, retour à Millau, que pour 42,195 km...

Millau ah ! Millau ! la fièvre des centbonnards dont j'ai eu l'honneur de faire partie et peut-être bien qu'un jour je reviendrai ici pour me battre sur ce mythique cent bornes, sans doute le plus difficile de France... Mais "chaque chose en son temps" ou "on ne peut pas tout faire", même si l'envie est toujours là je me contenterai comme en 2012 et 2013, des 42,195... En 2012, j'ai accompagné mon ami Philippe (on avait fini le marathon en 3h38' ensemble), 4 fois mon coéquipier au Relais Extrême du Vercors dans les années 90. C'est déjà loin mais les 2 gaillards sont encore là sur les routes. Comme en 2013 Philippe ne pourra donc pas m'accompagner car pour lui c'est bien 100 km qu'il faudra abattre (29ème en 9h08min en 2012, 2ème V2 en 2011 en 9h01'...) chapeau l'ami et très bon courage... .

2013 a été une de mes meilleures perf de l'année et je résumais après coup : je ne pouvais pas rêver mieux qu'une place dans le top ten sur ce Millau-Marathon 2013 : 9ème au scratch et 2ème V2 en 3h19'33" Bonheur intégral avec ce nouveau négative-split de 30 secondes. J'aimerais bien écrire la même chose en 2014 ! à samedi soir...

Mon optimisme était justifié mais bien en-deçà du résultat ! avec un 2ème semi en 1h36'17" contre un 1er en 1h38'20" je finis 10ème sur 432 partants en 3h14'37" ! Bonheur intégral !

 

Samedi vers 16h, je retrouve avec grand plaisir aux dossards tous les copains amoureux de la course à pieds. Amoureux des marathons. Sauf qu'ici, c'est MILLAU et Millau c'est nulle part ailleurs ! Ici, c'est un pléonasme de dire Millau et cent bornes ! C'est donc tout "naturellement" que certains marathoniens d'ordinaire ont attrapé une fièvre contagieuse qui leur dicte d'aller voir Le Rozier d'une part mais aussi Saint-Affrique d'autre part ! Ces gens aux surnoms bien sympathiques "Zeclown, VieuxLion78, Tony, JPE, Aiolirun, Did06, lecousin, Gilles et le solitaire, Eric V., Chantal et Pascal C..." vont s'affronter de face aux mythiques cent bornes. Certains pour la 1ere fois. Je leur envoie 100 tonnes de courage à chacun. Ils en auront besoin car la nuit va être longue...

Tout semble "tourner" pour le mieux avant le départ. L'hôtel à 3km, petit dèj. classique 2h30' avant, j'ai pris le temps pour une fois de me masser les mollets avec de l'huile d'arnica, aucun souci pour se garer à 500m du départ, le soleil est apparu au loin sur les majestueuses piles du viaduc et il fait 10°. La fanfare habituelle amène les quelques 2000 coureurs sous l'arche de départ. Je m'échauffe un peu et... c'est parti à 10h.

La 1ere difficulté se situe dès le 4ème km. Une côte d'un km sur une route très large qui m'a laissé un mauvais souvenir car "très pentue". Aujourd'hui je me demande si c'est bien toujours la même tellement je l'avale facilement et (que) je la trouve plus courte que prévue ! C'est bon signe ! Mon objectif (très) théorique est de mettre 23min à chaque 5km. Ce sera 22'50" puis 23'10" pour arriver pile à 46min aux 10. Légère descente sur le joli village de Rivière sur Tarn puis remontée tout aussi légère... Je suis dans l'optique de ralentir car, comme d'habitude, je voudrais finir plutôt rapide sachant que la deuxième partie est plus dure. Calme et patience sont avec moi.

Il est donc évident pour moi que la minute en plus au 20ème km n'est pas un souci du tout. On arrive dans Le Rozier après le joli passage sur le pont du Tarn. Un passage mémorable avec ce pont d'abord, le passage du semi ensuite, puis la fameuse montée de Peyreleau où les spectateurs sont très nombreux et où on apprécie le "ravito" et le début du retour lorsqu'on tourne à gauche derrière les rochers. Je coupe la ligne fictive du semi en 1h38'20". Ce chrono me sied tout à fait ! Mon objectif reste de faire "aussi bien" que l'année dernière càd moins de 3h20'. Le fait de connaître parfaitement le parcours est un atout indéniable. Et je vais avaler cette côte la plus raide du parcours avec une aisance qui me surprend moi-même, par contre j'avais un peu oublié que ça montait encore 800m. après le virage à gauche derrière les rochers. Pas d'inquiétude pourtant, tête baissée et pieds qui rasent la route...

0/5km
5/10
10/15
15/20
20/25
25/30
30/35
35/40
40/42.2
22:50.
23:10
23:25
23:30
22:50
23:11
22:25
22:15
10:11
Semi en 1h38' 20" soit 2 min. de moins au 2ème semi

Le km 22,5 est un "tournant" ! A partir de cet instant, me voilà devant une vraie belle descente jusqu'au 25ème km. Mes sensations physiques et mentales sont au top. Je me libère complètement de la nécessité de "freiner" jusqu'à lors. Je dévale la pente, je fonce et rattrape déjà plusieurs concurrents qui m'avaient doublé tout à l'heure. Au 25ème km tiens ! un bip électronique qui me dira sur le diplôme à l'arrivée que je viens de passer en 1h55' 42" et en 19ème position.

Ma montre me dit la même "chose" mais contre toute attente 200m après ce bip il y a le panneau officiel 25 km d'un mètre de hauteur et 300m plus loin il y a un 25 bien écrit sur le sol en peinture jaune !!! Il faudrait un peu plus de précisions sur les distances messieurs !

Me voilà donc aux 26ème en 2h pile après le 13 en 1h ! Que demander de plus ? Ben être aux 39ème en 3heures pardi ! Du 25 au 30, je roule de mieux en mieux mais les côtes aux 27 et 29ème m'empêchent d'être sous les 23' sur ce tronçon (2h19'30" au 30ème). Puis la route nous sourit... Lègère descente jusqu'au... ? Je ne sais plus mais je sais qu'il ne doit plus y avoir de côtes sauf à l'arrivée. J'allonge bien et rattrape queques concurrents loin les uns des autres. Je sais dès le 30ème que je serai sous les 3h20' ; bon pour le moral !

Le pic du 37ème km sur 500m (voir relief ci-dessus) ne va pas m'empêcher de régler le tronçon 35/40 en 22'15" grâce aux descentes avant et après. Mes 5km les plus rapides ! (13,5km/h de moyenne). Lorsque j'arrive à Millau-plage au 39ème, et alors que je double 2 autres coureurs qui se sont arrêtés au dernier ravito, je comprends bien que, contre toute attente, après ce régal en descente parfois à plus de 14km/h, les moins de 3h15' sont à ma portée ! Sauf qu'il ya encore quelques raidillons notamment au passage du Tarn et puis je sais bien que ça monte légèrement jusqu'à l'arrivée.

 

à 200m du tapis vert

 

3h04'26" aux 40ème... Je double sans ménagement un jeune en maillot jaune (qui arrivera 2 min après moi) et je tire sur les cuisses, les bras... le cardio monte, monte évidemment. Les muscles donnent leur maximum. Le dernier km sur l'avenue de la République devant beaucoup de spectateurs est un grand moment surtout quand on sait que l'arrivée est à 500m. Passage de la voie ferrée puis entrée dans le parc de la victoire, je suis à bloc et tente encore d'accélérer jusqu'à l'entrée de la salle omnisport où le traditionnel tapis vert surélevé m'attend.

On me donne immédiatement comme à tout le monde, mon "diplôme" avec classement et chrono bien sûr. 3h14'51' officiellement, 3h14'37" réellement. 10eme et 1er V2 (ma cinquantième victoire sur 101 podiums).

Je pense que le rythme plutôt élevé que j'ai bien supporté à Tours dimanche dernier y est pour quelque chose. Et que les longues distances à l'entraînement me profitent maintenant au maximum. Sans parler de la gestion de course qui a été aujourd'hui sûrement pas loin de la prefection. Expérience ! De plus il est à noté que j'ai toujours été seul sur mon(ce) rythme, il est certain qu'avec un groupe à mon niveau ou légèrement supérieur je pourrais aller un peu plus vite.

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