Après un dernier entraînement dans "mon" Pilat mardi dernier, avec seulement 25km et 1100 de dénivelé, je me juge apte à attaquer le plus gros maratrail de France ! Aucune douleur au mollet et des cuisses à priori costaudes aussi bien en montée qu'en descente. C'est bon signe.

Mais j'y vais avant tout pour connaître le parcours sachant que je ne suis pas au mieux point de vue entraînement. Le chrono n'ayant que peu d'importance. Malgré tout je ne peux m'empêcher de regarder sur le classement de l'année dernière des " gens " qui ont, d'habitude, à peu près le même classement que moi.

Cela donne " autour de 5h30' ".

2200 au départ, c'est beaucoup dans les rues de Chamonix et pour éviter les bousculades, je pars dans les 100 premiers. Sur un chemin dès le 3ème km puis sentiers en sous bois. Il me faudra, alors que je suis 450ème environ, 15 km pour avoir vraiment de la place devant moi ; sans être gêné pour doubler ou être doublé… qu'est-ce que ça doit être derrière !

Je pense à manger des pâtes de fruit tous les 4/5 km entrecoupées de morceaux de bananes et un gel sur la fin. Je vais boire env. 3 litres. Surtout sur les 10 derniers km car toute la 1ere moitié du parcours est en forêt et je ne regrette pas d'avoir mis des manches longues.

La 1ere partie est donc très sympa sur un sentier monotrace alternant petites montées et descentes. On m'annonce 420ème au 18ème km. C'est là que ça commence vraiment. Sentier raide sur 1000 de D+. Mains sur les cuisses chacun monte " à la queue leu leu " j'arrive à doubler quand même à certains endroits où le sentier devient chemin.

Vue directe sur le sommet de l'Europe ! Superbe, mais à vrai dire je n'ai pas le temps de bien regarder. Vigilance extrême sur le sol jonché de grosses pierres de partout.

La descente du col des Posettes est comme la montée, càd avec des obstacles presque tous les mètres ! Impossible d'aller vite à mon grand regret… mais prudence avant tout. Parfois des " marches naturelles " de près d'un mètre. Vers le bas de la descente, ça va mieux, on retrouve un sentier en Z sous les sapins pendant 2/3 km.

Je rattrape puis double des concurrents. Je gagne des places, tout va très bien physiquement. Et, un peu dans l'euphorie, l'erreur bête sans doute, entièrement de ma faute. Un coureur devant moins qui va légèrement moins vite, au lieu d'attendre quelques secondes le bon endroit pour doubler, je prends des risques en doublant à droite côté vallée en accélérant franchement. Et là, je pose le pied droit sur une pierre instable… la cheville fait un quart de tour… c'est la catastrophe, c'est fini j'abandonne !

je marche 5 m., je reprends la course, la douleur est supportable. Je vais essayer d'aller plus loin mais je suis certain, sur le coup, de ne pas pouvoir finir !

Puis en faisant très attention je continue. Au lieu-dit " le tour ", un peu de plat, ça tombe bien. Etonné moi-même je continue à une bonne allure mais appréhende la dernière montée. On me dit " 310ème " lorsque ça remonte sérieusement.

Les 10 derniers km vont me paraître moins difficiles que prévus, avec des replats où j'arrive à courir de nouveau, et souvent quelques descentes de 10 à 50m. Mais cette fois, il fait vraiment chaud, très chaud en plein soleil sur ce flan de montagne interminable après être passé au bord d'un lac à la suite d'une montée très très raide sur 50m.

Photo ci-dessous à l'arrivée.