Marathon de MILLAU, 28 septembre 2013,

17 ans après mes 9h17' aux 100 km, 2ème retour à Millau, que pour 42,195 km...

Millau ah ! Millau ! la fièvre des centbonnards dont j'ai eu l'honneur de faire partie et peut-être bien qu'un jour je reviendrai ici pour me battre sur ce mythique cent bornes, sans doute le plus difficile de France... Mais "chaque chose en son temps" ou "on ne peut pas tout faire", même si l'envie est toujours là je me contenterai comme en 2012, des 42,195... L'année dernière, j'ai accompagné mon ami Philippe, 4 fois mon coéquipier au Relais Extrême du Vercors dans les années 90. C'est déjà loin mais les 2 gaillards sont encore là sur les routes. Avec regret pour lui, j'ai décidé cette année de "jouer" les moins de 3h30 dans l'espoir du podium en V2 ; il ne pourra donc pas m'accompagner* car pour lui c'est bien 100 km qu'il faudra abattre (29ème en 9h08min en 2012, 2ème V2 en 2011 en 9h01') chapeau l'ami et très bon courage... (*on avait fini le marathon en 3h38' ensemble).

Et oui la première partie n'est déjà pas plate du tout ! semi sans doute pas bien avant 1h45' à priori cool donc (pour moi) pour espérer bien allonger surtout après le 30ème où une longue descente bienfaitrice nous conduira, en théorie rapidement, vers l'arrivée. Malheureusement, je ne pourrai pas rester après, mon épouse ayant d'autres obligations le soir même. Alors d'ores et déjà très bon courage à tous mes amis de CLM si je ne les vois pas au départ où l'on est très très nombreux. Bonne chance à tous, que la force soit avec vous !

Ah oui ce sera donc mon 125ème et je mettrai cette "pancarte" dans mon dos pour marquer un peu cet évènement...j'avais fêté (bien sobrement) mon 100ème à Montpellier le 14 octobre 2012. En espérant qu'il y en ait encore beaucoup, beaucoup... courir un marathon signifie tant de bonheur, de bonne santé, de joie de franchir la ligne...etc.

Nous couchons la veille dans une superbe et grande maison en pierre chez des amis en pleine campagne ; Merci beaucoup à Aurélie et Frédéric de votre accueil.

Millau samedi 28 septembre 1996... je boucle les 100 bornes en 9h17'36" , 49ème sur 1800 environ. Comment ne pas repenser à ce qui était ce jour là mon 2ème 100 km ? Nous sommes le samedi 28 septembre 2013 et le temps, quoique un peu chaud, apparaît idéal pour courir. Les centbornards, néophites ou rodés depuis longtemps, arrivent en suivant la fanfare comme le veut la tradition. Mais pour moi, vous m'en mettrez 42 et des poussières aujourd'hui , ça suffira ! Sur ma lancée des marathons de l'Ardèche puis Karlsruhe en ce mois de septembre, je me sens très bien et je suis prêt à affronter ce circuit que je connais entre les 2 rives du Tarn. Comme dit plus haut, moins de 3h30' me paraît à priori facile, moins de 3h25' ? pourquoi pas si je gère bien mon effort.

C'est parti à 10h sous l'arche du conseil général de l'Aveyron ; on annonce 1600 centbornards et 400 marathoniens. Je suis sur la première ligne car bien sûr, je ne veux pas être gêné dans les 1ers kilomètres. Et ça part... vite ! il est vrai que la pente dans le bon sens nous entraîne plus vite qu'on le voudrait. 4 min 20 secondes pour le 1er puis moins de 9' au 2ème où ça remonte déjà. Pas de gêne du tout pour moi au départ, tout va bien. On retrouve vite la grande route en direction d'Aguessac, je choisis le sol que je veux, c'est à dire légèrement en pente vers la droite. Les 5 premiers en moins de 23 min... rien à dire. Avant ce premier pointage, un coureur me dit qu'il lit mes CR et me dit que je suis connu même à Rodez par ses copains(es) du club. Il me félicite pour mon 125ème et de partager mon expérience à travers ces CR. Cela fait toujours plaisir, merci Lahsen. Ce courageux est parti pour le 100 bornes. Jusqu'au 10eme le profil est légèrement montant et je file au train sans forcer, ce qui veut dire ralentir dès que ça monte. J'arrive au 10 peu avant 47 minutes.

Les suiveurs à vélo ont "pris" leur coureur au 7ème km mais, vu que je suis dans les 30 premiers, aucune gêne, ce qui ne doit pas être le cas dans le peleton

 

Mon ami Lahsen qui était à 200m m'a rejoint et nous discutons de nouveau... de course évidemment. Mon allure tranquille me rassure et je me maintiens maintenant à 4'40" env au kilo. Du 10 au 20 globalement montant. Je bois quelques gorgées à chaque ravito et mange des petits morceaux de banane et pâtes de fruit comme d'hab. A noter les énormes et très fournies tables de ravitaillements. Je suppose qu'il y en aura encore même pour les derniers. Je boucle presque sans m'en rendre compte les 15 au 20 en moins de 24 min. car je suis surpris d'être déjà à Le Rozier. Traversée du village bien sympathique avec tout ses encouragements et le pont sur le Tarn, passage mémorable, avant d'arriver à Peyreleau. Là où on "bascule". L'aller est fini, le retour commence et l'on sera bientôt plus près de la ligne d'arrivée tout au moins pour celles et ceux qui ne font que 42km et quelques mètres.

J'arrive donc au semi en 1h40 pile après une balade d'échauffement ou presque. Ma courbe de fréquence cardiaque ci-dessous est éloquente. Environ 140 bpm seulement de moyenne sur le 1er semi ! Puis montée très raide à Peyreleau sur 3/400m, je "tricote" càd des touts petits pas pour, bien sûr, me fatiguer le moins possible. Je pensais arriver au semi en 1h42 voire 43 mais je n'ai vraiment pas l'impression d'être allé trop vite et l'état physique avec lequel j'aborde ce 2ème semi est un état d'harmonie quasi extrême entre corps et esprit et envie aussi. Ce que je souhaite à tout le monde.

Si la course parfaite existe, celle-ci n'en était pas loin ! un vrai régal pour mon 125ème, je ne pouvais pas rêver mieux qu'une place dans le top ten sur ce Millau-Marathon 2013 : 9ème au scratch et 2ème V2 en 3h19'33"

Ma deuxième mi-temps commence bien donc. Mais ce n'est pas aux vieux singe qu'... ! Prudence quand même me dis-je. Mon ami Lahsen m'a rejoint au 20ème km et est parti devant. J'avoue qu'il me surprend. Soit il est très fort, très costaud et finira très bien classé, soit il est en train de brûler beaucoup trop d'énergie qui lui manquera après 60/70 km ? Car il est passé devant moi au semi ! je vais le redoubler un peu plus loin.

Globalement en légère descente du 20 au 25. J'allonge et vais boucler mes 5 les plus rapides en 22'50" bien qu'il y ait dans ce tronçon cette fameuse cote de Peyreleau ! ce qui veut dire qu'à chaque petite descente je suis au moins à 14km/h. Du 25 au 30, ce sera une succession de montée et descente. Courbé en avant, je grimpe à mon allure et le cardio monte presque à 160 mais tout va bien. D'ailleurs j'attends de pied ferme la grande côte que j'avais trouvée interminable l'année dernière ! cette fois, je ne l'ai même pas vue ! Selon ton état de forme, une montée de 500m te paraît faire 2km ! Tous les coureurs ont senti cela un jour.

Moins de 47 min. de nouveau du 20 au 30 malgré cette montée de presque 1 km avant ce 30ème km. Et LA bonne surprise, c'est mon chrono à ce 30ème km. Je suis toujours très attaché si l'on peut dire à ce point de repère essentiel. Très souvent je suis capable de dire mon chrono final à quelques secondes près, en fonction du profil et, bien sûr, de mon état de forme à ce moment de la course. 1h21'35". Je cogite ! Va falloir courir à largement plus de 12km/h jusqu'à la fin pour espérer moins de 3h20'. Et je sais que ça remonte encore sur les 2 derniers kils et puis, il ne faudrait pas oublier les 195m ! au minimum une bonne minute. Moins de 3h20' à Millau ? non mais ça va pas !?! Je suis complètement partagé entre "t'inquiète pas tu finis tranquile" et "moins de 3h20' ce serait génial et même inespéré". Après cogitation donc avec moi-même le côté optimiste l'emporte et j'ose espérer passer cette barrière. Néanmoins, je ne me mets pas trop de pression pour rester très décontracté et me dis que si je n'y arrive pas, j'aurais au moins essayé.

C'est ainsi que je vais courir les "30/35" plus vite que les "0 à 10" et les 30/40" plus vite de plus d'une minute et quinze secondes que les "10 à 20"... 3heures 8 minutes et 20 secondes au km 40 ! Il reste 2 kilomètres !? ah oui et 195 mètres aussi ! Là mon gars, tu ne te poses plus de question... Tu roules tête baissée même si la pente de la route n'est pas en ta faveur... je maintiens l'allure la plus rapide possible dans les rues de Millau avec l'aspiration toute relative de la ligne d'arrivée... qui n'arrive jamais ou tout au moins pas assez vite dans ces cas là ! je ne regarde plus ma montre... la foule sur les 500 derniers mètres, les centbornards qui repartent dans l'autre sens, les magnifiques platanes, le sol en terre dans le parc de la victoire , Stéphanie qui me crie "allez Rodgers", 300 m. de montée encore, tout se mélange dans ma tête mais l'allure a bien été maintenue jusqu'au bout et l'entrée dans la salle des sports avec son tapis vert est "quelque chose" d'unique en France ! Le speaker me reconnaît et me demande où j'en suis dans ma série et ... en tout, ça fait combien ?

0/5km
5/10
10/15
15/20
20/25
25/30
30/35
35/40
40/42.2
22:55
23:59
23:45
23:58
22:50
24:04
23:02
23:26
11:13
Semi en 1h 40' 00" soit 30 sec de moins au 2ème semi

je ne pouvais pas rêver mieux qu'une place dans le top ten sur ce Millau-Marathon 2013 : 9ème au scratch et 2ème V2 en 3h19'33" Bonheur intégral avec ce nouveau négative-split de 30 secondes.

positif : MILLAU rien que Millau ! avec son parfum mythique de 100 bornes qui paraissent une barrière insurmontable... et surtout gardez bien aussi le marathon, les 2 distances sont complètement complèmentaires !

à améliorer : rien surtout laissez tout comme ça encore longtemps, longtemps !

retour page 2013