2016_Vannes

Logement à 3min à pied du départ, c'est parfait. Mais je ne sais vraiment pas comment m'habiller, la pluie menace et on a une dizaine de degrés... Je mets un vêtement manches longues et j'emmène mon Kway que je laisserai avant le départ. Sauf que je ne trouve pas du tout de camion pour le transport des affaires. Je le laisse finalement à 2 min du départ dans un buisson sur un mur en espérant le retrouver après l'arrivée. (En retournant à la gare, je le cherche, il a disparu, ça part déjà mal !).

1600/1700 au départ, ça commence à faire beaucoup de monde et je fais très attention aux trottoirs ou autres obstacles que l'on ne voit qu'au dernier moment. Le circuit que je découvre me plaît bien, on est assez rapidement sur un chemin en bord de mer. 47'50'' au 10eme km, tout va bien même si j'espérais quelques dizaines de secondes de moins.

Du 10 au 20eme, les interrogations de mon cerveau envers mon physique du jour ne trouvent pas de réponses ! Puis petit à petit au fil des km, la réponse va venir... Mon allure commence à diminuer inéluctablement, pas de bonnes sensations dans les jambes. J'ai déjà du mal à maintenir plus de 12 km/h sans forcer plus que d'habitude ! Grosse question : me faut-il ralentir déjà nettement ou garder mon objectif de chrono au semi et "on verra après..." Je choisis cette 2ème solution. Et je coupe la ligne du semi, qui est très près du stade où sera jugée l'arrivée tout à l'heure, en 1h42'. C'est parti pour un deuxième tour quasi identique au premier.

Que dire du 2ème semi sinon que ce fut la dégringolade ? ! Evidemment les mauvaises sensations vont aller crecendo... Plus de forces dans les jambes, douleur à la ceinture abdominale, puis même des grosses douleurs aux bras que je n'arrive plus à tenir à l'équerre comme un... coureur ! Les petites côtes semblent être un col des Alpes ! Je respire très mal. J'ai l'impression d'en être au 80eme km d'un cent bornes ! Bon, c'est comme ça, c'est pas le bon jour me dis-je, je suis contrarié évidemment. Mais mon côté positif reprend malgré tout le dessus et dans ce cas là il me fait prendre du recul. Regarde bien la chance que tu as de courir un marathon tout nouveau pour toi, sur un parcours magnifique entre bord de mer et centre ville !

Après le 35ème qui arrive enfin, je m'arrête et marche aux ravitos, je bois et mange. Je finis à guère plus de 10 km/h ! Et tout le monde me double. Je rigole en moi-même et me dis "Tu vois ce que ça fait quand c'est toi qui double des dizaines de coureurs dans les derniers km". Tu es à leur place aujourd'hui et c'est une belle remise en cause si besoin est, sans doute profitable pour les prochains marathons. Humilité face au marathon, il y a longtemps que je le sais. D'un autre côté je vois aussi pas mal de coureurs qui marchent maintenant et qui courent... encore moins vite que moi ! J'encourage certains en une petite tape dans le dos "allez mon gars courage courage, c'est bientôt fini..."

Le classement final dira que je suis 273eme sur environ 1450 arrivants (1600 partants à peu près) et 4eme master 3. Et qu'entre le semi et la fin je me suis fait beaucoup doubler mais que j'en ai aussi beaucoup doublé... En fait, à mon grand étonnement j'ai finalement gagné 2 places ! Il n'y a donc pas que moi qui ai souffert pour finir...

Bravo à l'ami Stéphane rencontré par hasard au resto la veille qui a réalisé exactement le même chrono que moi au Luberon. C'est à dire passer au semi en 1h42 et finir en 3h23 ! Au plaisir de te revoir l'ami !